Un dernier petit billet avant la grande aventure !

Un dernier petit billet avant la grande aventure ! Allez un dernier petit billet pour la route ! C’est dans l’avion pour Madrid que je commence à vous écrire. Après quelques aléas techniques j’ai donc opté pour le vol avec escale en Espagne. Ce n’était moins cher mais maintenant je comprends mieux pourquoi : tout est payant à bord ! Enfin ce n’est pas grave j’ai ma bouteille d’eau avec moi. Dernière journée en France avant de partir pour le bout du monde et là pour une fois ce n’est pas une vue de l’esprit. J’ai passé la journée à Paris pour les achats de dernière minute à savoir : une paire de guêtres qui protègent les chaussures de la boue et la neige pour Patrick (les siennes ne sont jamais arrivées à Tahiti) et un produit contre le mal de mer. J’ai demandé au pharmacien de ne pas se moquer de moi parce que j’allais me retrouver dans quelques jours au Cap Horn… Vous auriez vu sa tête ! Je me demande s’il m’a vraiment cru sur ce coup. Il faut dire qu’aujourd’hui je n’étais pas lookée très « baroudeuse ». Une fois n’est pas coutume, j’avais décidé de sortir le petit tailleur noir cintré avec la jupe crayon. Vous savez le genre de jupe qui vous empêche de monter 4 à 4 les escaliers. Bien sur pour compléter le tableau j’avais mis des talons, des salomés en vernis noir (là normalement il n’y a que les femmes qui vont voir de quoi je parle…) et j’avais sorti mon Vuitton noir très classe, genre Victoria Beckham mais sans le botox et l’anorexie… Bon je tiens à vous préciser tout de même que le fameux sac est customisé par un pompon rose acheté au zouk à Marrakech et d’un super miroir rose en forme de cœur à l’effigie de la fameuse poupée blonde dont j’ai quelque peu usurpé le nom. Me voilà donc dans les rues de Paris marchant fièrement d’un air décidé genre « moi aussi je fais un boulot trop super important que l’avenir du Tiers monde repose sur mes frêles épaules ». Certes cette démarche fière n’a duré qu’un temps et j’ai très vite compris pourquoi j’avais planqué toutes mes chaussures à talons au fin fond de mon dressing : tout simplement parce que ça fait mal !!! Mais il faut reconnaître que question mollet ça le fait grave. Je vous ai déjà dit que j’ai un sacré complexe côté mollet maintenant. Avant j’avais de jolis mollets fins dessinés par la danse classique, maintenant j’ai des trucs qui sont plus gros que mes cuisses … Je ne peux même pas envisager la lipposuccion puisque ce n’est pas vraiment un surplus de graisse qui est à l’origine du problème. Enfin il y a des choses plus graves dans la vie me direz vous et là pour le coup je ne peux que vous donner raison. Me voilà donc attendant mon Ken pour déjeuner devant la boutique de Cartier sur les Champs Elysées. Quoi ? Ce n’est pas ma faute si elle est juste à la sortie du métro quand même… Perchée sur mes talons, j’essaye de me donner de la contenance alors que j’ai les pieds en feu et qu’une envie : me précipiter dans la première boutique du coin pour m’acheter une bonne vieille paire de crocks rose fourrées avec de la peau de mouton qui tient bien chaud. Je m’amuse à observer les gens qui m’observent eux aussi justement. Peuvent-ils seulement imaginer une seconde que la grande tige blonde qui se tient là fièrement dans son petit tailleur sera dans quelques jours sur un brise glace russe emmitouflée dans une doudoune bien chaude avec un bonnet chilien sur la tête vomissant ses tripes par-dessus le bastingage… Ken arrive enfin et nous pouvons nous diriger ensemble vers notre restaurant favori afin de fêter avec quelques jours de retard du à mon absence sportive son anniversaire, la Saint Valentin et nos 12 ans de vie commune. N’allez pas y voir là le côte auvergnat de mon cher et tendre… Figurez vous que tous ces évènements se sont vraiment déroulés à cette date. Pour ses 25 ans, je lui ai offert une très bonne bouteille de vin et un bon pour une vie à mes côtés. Il a bu la bouteille et a utilisé son bon tout de suite. Voilà comment un auvergnat arrive à rentabiliser son anniversaire, la Saint Valentin et un anniversaire de rencontre : un seul restaurant et zou c’est fait ! Malin le garçon quand même… Tout réflexion sur le lien de cause à effet entre l’ingestion d’une bouteille de vin et le fait qu’il soit rester vivre avec moi serait très mal venue ! Déjeuner parfait mais il faut se rendre à l’évidence : il parait que je suis attendue à Buenos Aires. Direction Orly pour un premier vol pour Madrid. Je vous le donne en mille cela ne va être qu’une série de contrariétés… D’abord ce n’est que presque arrivée à la maison que je réalise que le fameux sac avec les guêtres de Patrick est resté au restaurant. Il faut donc y retourner en allant à l’aéroport et on ne peut pas dire que ce soit le plus simple. Ensuite, la « pétasse » chargée de l’enregistrement (il faut appeler les choses par leur nom et puis elle est brune en plus pour aggraver son cas) refuse que j’embarque mon sac de sport sous prétexte qu’il dépasse de 5 cm de leur truc en métal. Sachant que ce sac a déjà fait un certain nombre de vols sur des compagnies pourtant réputées casse pied, je m’énerve un peu. Le souci c’est que si je me retrouve bloquée, à devoir retourner enregistrer mon sac, cela ne va pas arranger mes affaires. Alors je cède. Je récupère toutes mes petites affaires nécessaires pour courir et dormir (mes 2 principales activités en ce moment il faut bien le reconnaître…) et nous partons à la recherche d’un sac qui sera autorisé lui. L’achat accompli me revoilà qui repart vers la porte d’embarquement. Oh pas longtemps puisque la police m’empêche de passer. Comment ça il y a un sac abandonné ? Et ils nous sortent le grand raout, les chiens, les démineurs et tout et tout. Je commence à me dire que ce vol est maudit et que ce sont tous pleins de signes qui sont envoyés par une force surnaturelle dans le but de m’empêcher de monter dans l’avion. Finalement on va nous laisser passer, nous laisser monter dans l’avion et à 8h20 pétante l’avion démarre. En plus j’ai un rang pour moi toute seule ayant un peu grugée au départ pour cause de classe affaire vide et de classe éco rallongée. Il faut que j’en profite, le vol pour Buenos Aires est annoncé plein comme un œuf. Je suis maintenant à l’aéroport de Madrid, vaste paquebot destiné aux voyages. Point positif : des petits chariots pour les bagages à main sont à disposition partout Point négatif : le changement de terminal nécessite une ceinture de ravito, pas celle avec les 2 petites gourdes, non non la spéciale trail avec le bidon de 500 ml. L’attente est longue puisque j’ai plus de 3h à attendre mais cela a un avantage : je devrais dormir rapidement à peine assise dans mon avion. J’ai avalé un improbable sandwich au crabe, un yaourt et un morceau de chocolat, ce qui devrait me permettre de sauter la case « dîner dans l’avion ». J’espère réussir à dormir un peu et ne pas tomber sur un voisin ronfleur. Rendez vous à Buenos Aires ! Cécile PS : je suis obligée de venir compléter ce message avant de le mettre en ligne puisqu’il y a eu pas mal de changement lors de mon attente. Alors que nous commencions tous à nous assoupir sur les fauteuils durs comme un bagel américain au départ du marathon de NY, j’ai cru entendre mon nom. Je me dirige alors vers les 2 hôtesses et là à ma grande surprise elles me demandent ma carte d’embarquement. Comme je suis en transit, j’ai d’abord pensé à un simple contrôle pour vérifier que tous les passagers étaient là. Mais non l’une d’elles commence à grabouiller sur mon billet et à barrer le numéro de mon fauteuil longuement négocié à Paris. Je voulais un couloir dans le fond pour être pas trop loin des toilettes et surtout des issues de secours si besoin est. Je commence à râler en cherchant dans ma tête comment je peux dire : « couloir et pas fenêtre » quand elle me dit : « business class »… Ok je ne dis plus rien !!! Ca y est mon rêve est exaucée : je vais voyager en business class sur un long courrier en plus. Autant dire que couloir ou fenêtre franchement je m’en fous. Tout comme les issues de secours d’ailleurs ! Mourir en business ça le fait quand même mieux non ? Et les surprises ne s’arrêtent pas là. A peine assise mon voisin se présente et me demande : « vous allez courir l’Antarctique non ? ». Il vit en Suède et je vous jure que pendant quelques instants je me suis demandée si la presse là-bas avait parlé de mon périple… Bon en fait il ne m’a pas reconnu parce que j’étais une star (bouh…) mais parce que je venais d’enfiler mon skin. Il va le courir lui aussi et figurez vous que cela va être son premier marathon ! Moi qui m’attendais à être entourée de vieux briscards de la course à pied, le premier compagnon de voyage que je rencontre pourrait être mon fils ! (J’exagère à peine…) Voilà dans quelques dizaines de minutes je vais atterrir à Buenos Aires d’où je vous écrirais un petit message avant de partir vers l’aventure.
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